- 22 sept. 2009, 12:36
#1308
rebonjour amis
en effet on se croit souvent plus fort que l'on n'est
en realite voila un episode (reel) ou j'avais "craqué". Et pourtant cela n'a fait que renforcer notre parcours
Nicolas avait admis qu’il était le seul à provoquer en elle de telles émotions et ce rayonnement incomparable qu’elle affichait après chacune de leurs rencontres. Et la satisfaction en retour que lui-même éprouvait et qui alimentait ce désir de la séduire plus encore.
Après de longues circonlocutions et atermoiements, elle était venue, pateline, à lui demander de passer une longue soirée, voire une nuit, seule avec Damien. De ne pas avoir à partager.
C’était aussi troublant que tentant et, présumant de lui-même, Nicolas accepta, se proposant même de préparer le nid des tourtereaux. Il leur réserva une suite au sommet du Sofitel Sèvres, puis à l’heure dite l’y conduisit . Elle ne voulait pas qu’ils se rencontrent. Que Nicolas puisse empiéter sur ce qu’elle voulait n’appartenir qu’à elle. Il se gara au parking du sous-sol, se rendit à la réception chercher la clé et régler la chambre puis la rejoignit.
- Voilà mon amour. La clé de votre nid d’amour…
- Je t’aime mon chéri tu sais… et l’embrassa
- Et pourtant c’est avec un autre que tu as envie de faire l’amour…
- Chuttt !... Ne gâche pas tout ! tu sais bien que toi aussi ça t ‘excite et que c’est toi qui m’a incitée…
Elle prit le sac posé à l’arrière, et son mouvement dévoila le haut de ses bas noirs.
- Comment t’es tu préparée pour ton amoureux ?
- Curieux ! juste un peu alors…
- Elle remonta encore un peu la jupe plissée noire de son tailleur et apparurent deux jarretelles qui encadraient un minuscule string en dentelle fendu, duquel émergeaient anneaux et pendentifs. Elle la redescendit aussitôt.
- Ca te plait ?
- Tu ferais bander un régiment ! Vous vous rejoignez où ?
- Dans la chambre. Il va arriver d’ici une demi-heure. Je lui laisserais une clé à la réception.
- Pourquoi ? tu ne lui ouvriras pas ?
- Si je te dis tout, je n’aurais plus rien à te raconter…
- Juste un peu…
- Mais après tu t’en vas ?
- Oui. Promis !
- Il m’a demandé de me menotter les mains dans le dos, de mettre un masque sur mes yeux et de l’attendre ainsi sur le lit…
- Et ça t’excite ?
- C’était la dernière question… Toi sois sage…..
Elle sortit après un dernier baiser et disparut dans l’ascenseur.
Sur le chemin du retour, il était presque euphorique. De l’avoir quittée aussi gaie désirable et insouciante. De l’imaginer certainement installée comme elle l’avait décrit et peut être déjà dans ses bras.
Peut-être aussi parce qu’elle avait pris une telle initiative seule, et qu’il allait vivre les affres fantasmées de ne pas y participer. Elle seule menait le jeu.
Il découvrit vite qu’il lui était impossible de penser à autre chose. Il joua un moment avec les enfants et prépara le dîner pour tenter de s’occuper l’esprit. Il leur inventa une soirée chez une amie afin d’expliquer son absence, regarda un moment la télé avec eux, les coucha puis s’installa seul au salon à écouter de la musique.
Minuit et quart. Cela faisait bientôt cinq heures qu’ils étaient ensemble. Elle devait en avoir assez maintenant. Son étalon devait l’avoir épuisée. Il guettait la sonnette. Ce fut le téléphone qui tinta.
- Tu vas bien mon chéri ?
- Très bien mon amour…. Tu veux que je viennes te chercher, j’imagines ?
- Non…On se réveille à peine, tu sais. Je voulais prendre de tes nouvelles.
- Vous avez… dormi ?
- Pas que ça…tu te doutes… non ? son ton était mutin et serein
- Il t’a fait du bien ma chérie…
- Oh oui mon amour. Et il continue…
- Il est en toi en ce moment ?
- Oui…C’est délicieux , tu sais. Merci de ce cadeau. Damien dit que tu es un homme formidable. Tu es heureux ? tu penses à moi ?
- Oh oui… Et toi ?
- Oui on parle beaucoup de toi…
Sans malice, et c’était le pire, elle venait de lui dire qu’en revanche lorsque les caresses unissaient leurs corps c’était à son amant qu’elle s’offrait sans limite, oublieuse de tout, et de lui.
- Damien va commander de quoi reprendre des forces, tu permets que je demandes du caviar et du champagne ?
- Bien sur mon amour…
- Tu es adorable !
- Il est encore en toi ?
- Oui … Dans mon ventre. Je suis assise sur lui. C’est bon, tu sais
- Non, mais j’imagine.
Il attendait qu’elle lui annonce enfin qu’elle allait rentrer, le rejoindre, qu’elle avait de lui, mais il était évident qu’elle n’y pensait même pas. Le léger tremblement de voix trahissait celui du reste de son corps. Le signe avant-coureur d’une nouvelle étreinte qui débutait. Ses silences annonçaient la fin proche de leur conversation. Ce fut un monologue sans appel ni hésitation.
- Il faut aller dormir maintenant mon amour … Ne m’attends pas, Damien me ramènera demain matin. Je t’aime…
- Je t’aime…
Elle raccrocha.
Il était à l’unisson du saxo de Coltrane. Seul. Plus sûr de rien. Perdu dans des sentiments brouillés et contradictoires. Il y avait résisté jusque-là, peut-être pour conserver la plénitude de ses moyens quand elle rentrerait, pour être à la hauteur de son mâle précédent, mais il sortit une bouteille de scotch et commença à lui faire un sort.
Ca ne le détendait aucunement. Au contraire. Petit à petit la façade et les certitudes s’effritaient.
L’idée même qu’il ne puisse lui être indispensable devenait insupportable. Il était là, dans le salon, seul, à ne penser qu’à elle, à se branler misérablement tandis qu’elle devait tout offrir d’elle et l’oublier sous les caresses et les coups de queue de cette bite ambulante.
Comment pouvait-elle lui infliger cela ? Si l’idée l’avait séduit, et qu’il avait jusqu’ici esquissé les contours, il n’avait pas l’âme d’un Séverin… L’alcool aidant, il perdait toute maîtrise. Se laissait envahir par la colère. Presque de la haine. Peut-être allait perdre toute dignité, choir du piédestal sur lequel il s’était installé, pour lui, pour elle, mais tant pis, il composa son numéro. Il n’eût droit qu’à sa boîte vocale. Ce qui ne fit qu’empirer encore son état.
N’avait-elle pas entendu la sonnerie, tant elle se donnait à lui ? L’avait-elle éteinte volontairement pour s’isoler complètement avec son amant ? La bouteille se vidait trop vite.
Bien plus que tous les hommes qui avaient pu la posséder, ce fut l’infirmier auquel il pensa instantanément. Celui avec qui elle l’avait trahi, qu’elle avait peut-être aimé. Il l’appela à nouveau sans plus de succès. C’était insupportable . Il arpentait l’appartement. Appelait à nouveau. Rien. Il se résolut enfin à aller se coucher mais une fois dans la chambre, face à une des penderies toutes ses tenues étaient là. Il perdit alors le contrôle. Comme un forcené il prit dans la cuisine de grand sacs poubelle et commença à les remplir de tous ses vêtements. Il en avait entassé déjà plusieurs face à la porte d’entrée, lorsque le téléphone retentit.
- Qu’est ce qui se passe chéri ? Je viens de voir que tu m’as appelée au moins dix fois… Tu vas bien ?
- …Oui, enfin non, enfin je ne sais pas… Pourquoi tu ne répondais pas ?
- Tu sais, il est quatre heures du matin, on dormait…
- Oui excuses moi, je ne me rendais pas compte
- Tu veux que je rentre ?
- Non, ça va aller, laisse.
- Tu es sûr ?
- Oui, ne t’inquiètes pas. Je t’aime à demain.
A la fois honteux et rassuré par le simple son de sa voix et la calme évidence de ses propos, assommé par l’alcool, il s’effondra sur le lit et s’endormit aussitôt.
Une demi-heure plus tard, Caroline était penchée sur lui. Sans un mot, sans une réflexion sur les sacs qu’elle avait enjambés, elle le déshabilla, fit de même, et ce fut blottie dans ses bras qu’elle termina cette nuit là.
Au matin, la gueule de bois aidant, Nicolas éprouva la pire honte et atteinte à son amour-propre. Elle dormait encore, ses vêtements pêle-mêle à terre. Comment avait-il pu se montrer aussi fragile envers elle, si faible, si peu en accord avec ce personnage sûr de lui ? Qu’allait-il pouvait lui dire au réveil ? Lui qui se considérait pourtant comme un maître du verbe et des sentiments…
Il lui avait offert un cadeau qu’elle désirait tant, pour l’en frustrer ensuite. C’était impardonnable
Il prépara le petit-déjeuner. L’odeur du café la tira du sommeil lorsqu’il entra dans la chambre.
- Tu sais,
- Chut, mon chéri, ne dis rien, viens me faire l’amour
- Que lui as tu dit ?
- Rien, que je voulais rentrer et il s’est rendormi
- Tu m’en veux ?
- Non mon amour, au contraire…
- Au contraire ?
- Oui de te voir jaloux à ce point. A force de m’offrir aux autres, j’aime que tu me désire toujours autant. Ca m’excite même, tu sais. Baises moi fort. Je te dirais tout ce qu’il m’a fait. Tu as envie ?
- Oui…
C’était difficilement compréhensible. Le point de rupture qu’il avait touché d’aussi près, le mélange dangereux des sentiments et du jeu qui s’était produit pour la première fois, la douleur insupportable dont il avait senti le souffle, tout cela avait disparu sur un seul mot d’elle.
L’effet était pourtant inverse. Le risque était bien la composante essentielle au-delà de ce qu’il avait imaginé. Pour lui. Avec elle. Il venait d’en prendre définitivement conscience. Leurs étreintes d’une violence presque oubliée succédèrent à la tendresse. Une possession muette voulue par les deux.
Au soir les mots reprirent leur place. Nécessaires. Même si l’épisode ne semblait ne pas avoir eu prise sur elle, pour lui, c’était un échec et une faiblesse. Il fallait remonter à cheval après la chute. Elle avait brièvement appelé Damien pour simplement donner de ses nouvelles.
- Tu veux le revoir ? Terminer ta nuit avec lui ?
- Tu es sur de vouloir en parler ?
- Oui, j’ai honte de ce que j’ai fait.
- Tu ne dois pas, j’aime que tu ais réagi comme ça.
- C’était bon ?
Elle sourit en l’embrassant.
- Tu es maso chéri…. Oui c’était bon
- Tu l’attendais comme tu me l’avais dit ?
- Oui… Et il bandait bien tu sais. Je n’ai rien vu, mais je l’ai senti entrer en moi . Je m’étais attachée et c’était très excitant.
Elle le caressait lentement. Il bandait.
- Et ensuite ?
- Il m’a prise ainsi presque de force. Il me disait de tenter de me refuser j’essayais, mais je n’y parvenais pas.
- Ca te plaisait ?
- Oui… J’ai joui très vite et lui aussi
- Et ensuite ?
- On s’est reposé, on a parlé en se caressant puis on a recommencé
- Tu étais bien ? tu avais envie de lui ?
- Mais oui mon amour… Tu le sais bien. Tu n’aurais pas réagi ainsi sinon…
- Tu aurais voulu rester ?
- Oui.. peut être.. je ne sais pas. Il m’avait déjà prise trois fois quand nous nous sommes endormis. J’étais épuisée
- Tu aurais aimé de réveiller dans ses bras et qu’il te prenne à nouveau ?
- Oui, mais arrête mon amour, c’est un jeu trop dangereux. Tu t’en es pourtant rendu compte. J’ai eu tout ce dont j’avais envie ou presque. Il y a des choses qui doivent être qu’à nous. Qu’à toi.
- Tu as envie de le revoir ?
- Tu ne sais pas poser les limites ! Oui j’ai envie de le revoir , qu’il me baise, qu’il m’encule, qu’il me parle, qu’il me caresse, mais c’est toi mon mari, c’est toi que j’aime, tu ne dois pas permettre ça, et je n’en serais pas frustrée.
C’était ce qu’il avait envie d’entendre.
Très vite ils se revirent. Parfois elle seule avec Damien juste quelques heures dans la journée, le plus souvent le soir tous les trois à leur appartement, ce que préférait Caroline.
L’épisode de cette nuit-là fut vite oublié et sans que ce fut de l’amitié, l’attirance de Caroline pour cet homme et sa complicité avec Nicolas, permettaient d’aller plus loin qu’il ne l’avaient fait jusque là.
D’un commun accord, Damien, même si en réalité il n’était que l’instrument de leurs fantasmes, assurait lors de ces soirées le rôle du mâle dominant au sein du trio. Caroline donnait libre cours à des pulsions souvent suggérées par Nicolas, parfois issue de sa propre imagination, ce qui le réjouissait au plus haut point. Il arrivait que Caroline se mette à longuement à la sucer au salon , encore tout habillé, tandis qu’il discutait avec Nicolas puis d’un coup se lève le prenne par la main et lance à son mari.
- On va baiser, chéri. Tu nous laisses tranquilles, mais tu peux venir écouter et te branler derrière la porte. Du moment qu’on ne t’entends pas…