Retrouvailles très émouvantes, j'osais à peine la toucher.
Poser mes lèvres sur celles de son amant en quelque sorte, deviner derrière son air radieux la quantité d'amour, trouver ma place dans cette relation naissante.
- Viens, on va s'asseoir quelque part.
Le film de la nuit tournait encore à plein régime, la pression toujours là et je m'étais imaginé un épisode très mental en plein parking. Je l'avais pour le moins prévenu de mes ardeurs, ma soumission totale à ses desseins "démoniaques" et m'étais déjà préparé pour le coup de grâce : quelle impatience... mon heure viendrait, assurément.
- Tu vas te calmer, tout de suite.
On se travaillait du regard.
Puis elle reprend :
- Merci pour cette nuit de rêve, mon amour.
Je baissais les yeux.
- Tu as joui combien de fois ? j'ai fait.
Voilà le premier truc que j'ai trouvé à lui dire pour commencer notre petite réunion.
- De minuit à 11h, quelques pauses cigarettes... il m'a retourné dans tous les sens.
Puis :
- T'as pas peur toi, tu te lâches comme ça sans m'en avoir parlé avant?
Elle voyait très bien de quoi je voulais parler.
Elle baissa également les yeux, mais pour mater mon entrejambre : je bandais.
Petit sourire:
- Et alors tu crois que ça craint, j'en avais envie.
- Ben je pensais pas d'entrée de jeu, dès le premier rapport et toute la nuit... quand j'ai compris ce qui se passait...
Quand vous baisez votre femme avec une capote depuis deux mois, des sensations plus que moyenne pour une performance déjà pas brillante à la base, on devine aisément la fulgurance et l'intensité d'une telle vision, à savoir la queue de son amant, dès les premières caresses, qui la pénétre sans protection.
Reste que j'en étais pas certain devant l'écran, juste un soupçon, n'ayant pas vu de manipulation particulière. L'image etait plutôt sombre et je n'ai jamais distingué nettement leurs organes en contact.
Ce n'est que quelques heures plus tard, alors que je dormais maladroitement et seul dans le lit conjugal, quand le téléphone a sonné - j'ai d'ailleurs décroché en répondant allô - quand je l'ai entendu gémir et me filer un aperçu en direct du traitement de choc - qui n'allait pas manquer de réveiller tout l'étage
- quand elle a finalement raccroché après dix minutes et envoyé ce SMS :
[03:12:45] Lili : oui sans.
Je lui avais demandé trois heures plus tôt s'ils baisaient sans préservatifs et n'avaient pas reçu de réponse immédiatement.
- Je sortais d'un dîner de trois heures avec lui, on a pas mal parlé, j'en mourrai d'envie.
Il ne m'a rien demandé, c'est moi. Ce sera le seul, promis.
Je relevais la tête.
- Jamais ressenti un truc pareil.
- Idem mon cocu.
- Il t'a rempli ?(j'en pouvais plus, une fois de plus)
- Hein hein... J'ai dit que je ne révélais pas tout le premier jour.
Attends ce soir dans le lit... Pendant nos caresses...
Ce que je sais, c'est qu'il me baisera toujours sans capote, il ne trempe pas partout.
- Et tu lui as demandé si je pouvais te faire l'amour et à quelle fréquence ? j'ai demandé l'air de rien (je m'écoeure par moment avec mes fantasmes)
- Oui, on en a parlé. Je lui en ai parlé.
- Et ?
- Il me donnera sa réponse plus tard, on a dit qu'on y allait doucement pour lui faire découvrir ce rôle...
- Très bien.
- Bon et toi, tu t'es touché ?
- Et pas qu'un peu... désolé j'ai pas pu faire autrement, j'ai pas même essayé de me contrôler, un tel moment... J'ai d'ailleurs éprouvé de la gêne à vous épier dans vos ébats, lui je l'ai senti sous le coup d'une grande émotion, à cent lieux d'un plan candau classique, formaté à l'avance... Ça m'a gêné pour lui qu'on impose skype et compagnie, même si c'est la base du partage dans ces circonstances.... En même temps, cette émotion de sa part, ce côté "réel" et très amoureux dans ses caresses et la manière de t'entreprendre, tout cela a beaucoup rajouté à l'excitation...
(j'y repense en écrivant et les vertiges reprennent, je la revois se déhancher sur sa queue en creusant le dos, quel vision, mais quelle vision)
- Je préfère que ça soit moi plutôt qu'un site porno.
Puis j'ai commencé à la saoûler de questions et de détails et elle a coupé court.
Direction le centre ville et le retour à la vie normale.
Quelques cinq heures à jongler tant bien que mal entre les obligations familiales et les échanges rapides et entrecoupés sur sa folle nuit, beaucoup de maladresse de ma part en tentant de lui expliquer ma traversée du désert, les hallucinations et l'état d'excitation général proche de la démence, les montée d'inspiration sur à peu près tout et n'importe quoi... elle finissait toujours par me demander :
- T'es sûr que ca va ?! T'es vraiment chiant on sait jamais avec toi...
- Si si ça va très bien, c'est que du positif mais je suis complètement retourné, j'arrive pas a redescendre, la boule au ventre, tout à l'heure j'ai bien cru que j'allais me planter en bagnole... T'inquiète, c'est juste que là pour un cocufiage, c'en était un sévère. Un je ne sais quoi d'inhabituel... je crois que c'est le fait que tu vas le revoir très régulièrement et qu'il est amoureux de toi... le scenario s'épaissit d'un coup...
- T'es cocu pour de bon, merci pour ce moment exceptionnel.
- Et dis moi, au final, il t'a bien baisé ?
- Merveilleusement bien... très endurant, un sexe de belle taille, tu auras tout le loisir de vérifier ça de tes propres yeux...
-C'est à dire?
-Jeudi prochain, même heure, chez nous.
Elle va lui être fidèle - en dehors du libertinage et autres aventures - c'est à dire ne s'allonger avec moi qu'à intervalles très irréguliers et selon sa volonté, et toujours avec préservatif.
Tandis qu'elle le recevra dans le lit conjugal et se laissera pénétrer sans protection.
- Cela va de soi avec un amant régulier ! Et tu veux que je t'annonce un nouveau fantasme : me faire remplir par derrière... Il a très bien su m'amener sur ce chemin...
Là, elle jouait.
Son petite sourire, son visage juvénile.
Jeudi prochain, après leur avoir servi l'apéritif et fait connaissance avec lui, j'irai voir un film au cinema. A mon retour, la porte de la chambre sera fermée et je devrais rejoindre le canapé.
- Tu les a pas encore tous relu, je veux une fiche de lecture pour chaque album.