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Oser ou garder la notion de fantasme ?

PostPosté :12 juin 2018, 14:03
par NessyPuppy
Bonjour,

Je suis Nessy et avec mon copain nous avons 20 ans.

Ça fait maintenant 2 ans et demi que nous sommes en couple et j'ai toujours eu le fantasme de le voir coucher avec une autre fille, on a déjà eu des petits jeux où il contactait des filles de la fac et les draguait comme si je n'étais pas au courant, et cette "humiliation" m'excitait beaucoup. Mais ça n'allait pas plus loin, surtout parce que je n'étais pas sure de vouloir franchir le pas et aussi car je n'aimerais pas qu'il le fasse avec une fille qu'on recroiserait dans la vie quotidienne (peur que cela s'ébruite etc).

J'aimerais savoir comment celles qui ont franchi le cap ont fait pour se rendre compte que c'était plus qu'un fantasme ? Comment gérer la jalousie et la peur de faire du mal au couple ?

Merci d'avance pour vos réponses ! :-)

Re: Oser ou garder la notion de fantasme ?

PostPosté :18 juin 2018, 13:36
par multipass
Hello et bienvenue :)

Dommage que tu n'aies pas encore reçu de réponses féminines. Pour une fois qu'un sujet de cette catégorie répond pleinement à sa fonction... cela ne peut que s'expliquer par le fait que la section est encore récente et que cela prendra du temps avant qu'elle soit dynamique.

J'ai pas envie de te laisser dans le vent alors je vais au moins essayer de t'apporter quelques réponses d'un point de vue masculin. Le mien et ceux d'autres que j'ai compris en les lisant.

Comment gérer la jalousie ?

C'est sans doute le pivot entre candaulisme réussi et raté... en gros trois options qui ne peuvent être connues que par la mise à l'épreuve :

- Il n'y a pas du tout de jalousie et elle est remplacée par un autre sentiment, la compersion, qui est l'inverse c'est à dire le plaisir total de constater que l'être aimé prend son pied en s'épanouissant comme il/elle l'entend (et pas que sexuellement). Ce me semble être la forme la plus "pure" de candaulisme. Dans ce cas ce n'est pas qu'un fantasme car la compersion ne peut vraiment s'éprouver que par la réalisation de l'épanouissement d'autrui.

- Jalousie et compersion se mélangent selon des ratios divers dépendant des individus et des circonstances. Très généralement plus le ratio est en faveur de la compersion plus il est facile de supporter la jalousie, voire même elle vient rendre le plaisir encore plus piquant. En revanche plus le ratio est en faveur de la jalousie plus la réalisation du fantasme est douloureuse, voire toxique. Cependant même si très jaloux certains préfèrent quand même la réalisation du fantasme car pour certains la douleur peut aussi être un plaisir. Dans ce cas particulier on est plutôt dans une sorte de sado-masochisme psychologique. C'est une pente éventuellement dangereuse qui, comme toute forme de SM, mérite d'être encadrée par des règles assez strictes (safe words, contrats etc) afin de ne pas finir dans une confusion toxique. Dans tous les cas où jalousie et compersion se partagent les ressentis il me semble qu'il convient de prendre son temps pour vraiment progresser pas à pas afin d'éviter les chocs potentiellement traumatiques.

- Il n'y a que de la jalousie et l'excitation procurée tient à d'autres facteurs que la compersion, comme par exemple l'infraction des interdits culturels, l'habitude à l'imagerie pornographique etc. Là il semble assez clair que la réalisation se transforme immédiatement en déconvenue très douloureuse et très potentiellement toxique pour le couple.

J'en conclue que la première chose à observer pour "gérer" la jalousie c'est d'éprouver de la compersion. En gros deux options pour l'éprouver : soit c'est un ressenti profondément naturel, ce qui s'observe très fréquemment chez les polyamoureux; soit c'est un ressenti édifié par un investissement idéologique fort et spécifique, ce qui s'observe plutôt chez les anarchistes relationnels. Donc si on veut développer sa compersion on peut soit en lire un peu plus à ce sujet chez les polys histoire de fortifier ses prédispositions instinctives, soit prendre connaissance des positions et expérimentations anarchis veut la développer grâce à l'analyse intellectuelle. Les polys ont aussi des argumentations intellectuelles hein, mais les anars relationnels sont largement plus pointus sur la question.


Comment gérer la peur de faire du mal au couple ?

En œuvrant pour éviter ces blessures... il y a deux piliers fondamentaux qui le permettent, c'est la communication et la sincérité. Sans communication sincère on a de forte probabilités d'aller droit dans le mur. Plus on communique de façon équilibrée, effective et honnête, moins on court le risque de tout foutre en l'air. Ou au pire : plus on est conscient que le couple n'est pas forcément fait pour durer si le cas échéant les attentes réelles de chacun.e sont incompatibles.

Si le couple n'est pas fait pour durer, alors il n'y a pas de raison d'avoir peur que ce ne soit pas le cas, au contraire ça nous délivre de cette angoisse même si cette compréhension est désagréable. Si le couple est fait pour durer alors la communication ne fera que le renforcer encore plus, ainsi qu'elle apportera énormément de réassurance.

Tout ça me semble aussi valable pour les candaulistes qu'ils soient féminins ou masculins. En espérant que ça puisse t'aider. :)

Re: Oser ou garder la notion de fantasme ?

PostPosté :28 juil. 2018, 16:18
par Bullmousson
Elle ne s'est pas reconnectée depuis le jour où elle a posé son message, et c'est bien dommage car en temps que femme candauliste j'aurais pu lui apporter des réponses à ses questions...

(PS : je me connecte avec le compte de mon mari)